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Qualité de l'air : Le pilier oublié d'une vie saine

  • Photo du rédacteur: Ellen Rabaey
    Ellen Rabaey
  • il y a 6 jours
  • 5 min de lecture

Qualité de l'air : Le pilier oublié d'une vie saine


Nous passons des heures à nettoyer nos maisons, à choisir les bons aliments ou à filtrer notre eau potable. Mais un élément est souvent négligé : l'air que nous respirons jour après jour. Paradoxalement, nous passons environ 90 % de notre temps à l'intérieur, alors que l'air intérieur est en moyenne 2 à 5 fois plus pollué que l'air extérieur. Parfois même jusqu'à 100 fois plus pollué, selon la ventilation, les matériaux et notre mode de vie (EPA, OMS).

C'est un fardeau silencieux : invisible, généralement inodore, mais notre corps le ressent.


Qu'est-ce qui pollue notre air intérieur ?


Les principaux responsables sont souvent étonnamment banals.

  • PM2,5 : particules ultrafines capables de pénétrer profondément dans nos poumons et même dans le sang. Elles proviennent de la cuisson, des cheminées, des bougies, des particules fines extérieures et de certaines méthodes de nettoyage.

  • COV (Composés Organiques Volatils) : émanations chimiques provenant de la peinture, des meubles, des adhésifs, des cosmétiques, des produits de nettoyage, et même des bougies parfumées ou des diffuseurs.

  • Micro-organismes : moisissures, bactéries, pollen – souvent dus à une humidité excessive ou à un mauvais entretien.

  • Des habitudes de vie comme le tabagisme, les cheminées, la friture ou l’utilisation fréquente de bougies contribuent significativement à la pollution de l’air intérieur.


Dans le cadre des thérapies liées au stress et au burn-out, j’observe l’influence subtile de la qualité de l’air. Un espace lourd, mal aéré ou insuffisamment ventilé accroît l’excitation physiologique. Le système nerveux dépense alors plus d’énergie pour vérifier constamment si l’environnement est suffisamment sûr. Cela peut affecter le seuil de tolérance.


En matière de nutrition, ce que nous mangeons, la façon dont nous mangeons et l’état de notre système digestif sont essentiels.


Au niveau cellulaire, nous tirons notre énergie des mitochondries, mais aussi du glucose (aliments) et de l’oxygène (air). Ainsi, au même titre que la nutrition, la qualité de l’air est primordiale.


Comment améliorer la qualité de l'air intérieur ?


1. Ventilation : l'essentiel, toujours


Les études sont formelles : la ventilation est primordiale. L'air frais extérieur dilue les polluants, réduit le CO₂ et favorise les fonctions cognitives.

  • Ouvrez les fenêtres tous les jours (idéalement une courte aération croisée de 10 à 15 minutes).

  • Entretenez votre système de ventilation (remplacez les filtres régulièrement).

  • Évitez autant que possible de faire sécher le linge à l'intérieur.

  • C'est simple, mais souvent négligé.


2. Purification de l'air : utile, si bien utilisée


Les purificateurs d'air peuvent être utiles, notamment :

  • dans les pièces où l'on passe beaucoup de temps (salon, chambre),

  • dans les logements situés dans des rues passantes,

  • pendant les périodes de forte concentration de pollen ou de fumée provenant des cheminées à proximité.

Choisissez un appareil équipé d'un filtre HEPA (H13 ou H14) et d'un filtre à charbon actif. Évitez les appareils qui produisent de l'ozone, car cela contribue à la pollution de l'air et aux irritations.

Remarque : un purificateur d’air ne remplace jamais la ventilation. Il s’agit d’une protection supplémentaire, et non d’une solution miracle.


3. Évitez les sources de pollution


C’est là que l’on peut faire les plus grands progrès. Nous polluons souvent l’air que nous respirons sans nous en rendre compte.

  • Bougies → utilisez de la cire naturelle (cire d’abeille/cire de soja), non parfumée, et brûlez-les avec modération.

  • Produits ménagers → choisissez des produits à faible teneur en COV (les écolabels sont utiles dans ce cas).

  • Cheminées → agréables, mais source importante de poussières ultrafines. Utilisez du bois séché en saison et assurez une bonne ventilation.

  • Meubles neufs → en particulier le MDF, les colles et les laques peuvent émettre des COV pendant des semaines. Laissez l’air circuler et évitez d’acheter de nouveaux meubles juste avant d’utiliser une pièce (comme une chambre d’enfant).

  • Cuisine → allumez toujours la hotte aspirante, même pour la cuisson à basse température.

  • Fumer → jamais acceptable à l’intérieur, même fenêtre ouverte. La fumée pénètre profondément dans les matériaux.


4. Plantes : esthétique, bien-être et une fonction de filtration certes limitée, mais précieuse


On présente souvent les plantes comme la solution pour purifier l’air intérieur. Cette image provient principalement de la célèbre étude de la NASA sur la qualité de l’air de 1989, où quelques plantes ont réussi à éliminer les COV de chambres d’essai étanches. Cette recherche était précieuse, mais elle a été menée en laboratoire : petits espaces clos, faible circulation d’air et une plante par mètre cube.


Dans une maison, l’effet est plus subtil. Les plantes ne remplacent ni la ventilation ni les purificateurs d’air, mais elles contribuent à :

  • réduire certains COV (bien que de façon limitée),

  • améliorer l’humidité,

  • accroître le confort thermique et l’acoustique,

  • apaiser le système nerveux (biophilie),

  • et créer un espace qui favorise naturellement une respiration plus calme.


C’est précisément ce qui les rend précieuses pour un cadre de vie propice à la santé et au bien-être.


Plantes aux propriétés filtrantes prouvées (études de la NASA et études de suivi)


Voici des espèces pour lesquelles des recherches suffisantes existent sur la réduction des COV et l'amélioration du climat intérieur :


1. Spathiphyllum (Lys de la paix)

Filtre : benzène, formaldéhyde, trichloréthylène.

Idéal pour : les espaces de vie.

Chambre (de préférence pas à côté du lit à cause de l'humidité)


  1. Sansevieria / Langue de belle-mère (Sansevieria trifasciata)

Filtre : benzène, formaldéhyde.

Particularité : continue de convertir le CO₂ la nuit (plante à métabolisme CAM).

Idéal pour : la chambre.


3. Lierre (Hedera helix)

Filtre : benzène, xylène, formaldéhyde.

Idéal pour : les salles de bain humides (efficace contre les spores de moisissures).


4. Palmier d'Arec (Dypsis lutescens)

Filtre : xylène, toluène.

Aide à réguler l'humidité (humidificateur naturel).

Idéal pour : le salon, le bureau.


5. Ficus elastica (Caoutchouc)

Filtre : formaldéhyde.

Très efficace dans les grands espaces grâce à sa grande surface foliaire.

Idéal pour : les pièces à vivre très lumineuses.


6. Fougère de Boston (Nephrolepis exaltata)

Filtre : formaldéhyde.

Très efficace pour réguler l'humidité.

Idéal pour : salle de bain ou cuisine.


7. Dragonnier (Dracaena spp.)

Filtre : benzène, trichloréthylène, formaldéhyde.

Idéal pour : entrée, salon.


8. Pothos / Epipremnum aureum

Filtre : formaldéhyde, benzène.

Idéal pour : pièces peu éclairées ; facile d'entretien.


Et ensuite : comment respirons-nous réellement ?


Une bonne qualité de l'air est essentielle. Notre façon de respirer l'est tout autant.

Le nez est un puissant système de filtration :

  • Il réchauffe et humidifie l'air,

  • Filtre les microparticules,

  • Active la production d'oxyde nitrique, favorisant la vasodilatation et le transport de l'oxygène,

  • Et stimule le système nerveux parasympathique.


Respirer par la bouche, surtout de façon chronique, est lié à :

  • un sommeil de moins bonne qualité,

  • une réponse au stress accrue,

  • davantage d’infections respiratoires,

  • une baisse de la concentration.


Une habitude simple mais efficace : respirer par le nez pendant les activités quotidiennes – marcher, faire de l’exercice léger, travailler, se reposer. Un petit geste qui ne coûte presque rien et qui rapporte beaucoup.


Que pouvez-vous faire dès aujourd’hui ?


  1. Ouvrez les fenêtres deux fois par jour.

  2. Évitez les bougies parfumées et les produits d’entretien agressifs.

  3. Limitez l’utilisation des bougies et des cheminées.

  4. Investissez dans un bon purificateur d’air en complément.

  5. Respirez consciemment par le nez.

  6. Intégrez des plantes (pour leur bien-être, et non comme filtre principal).

  7. Créez un espace de vie apaisant, propre et rangé.


De petits gestes pour un grand impact.



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